Exposition collective MAGIE VERTE

Dans le cadre des fonds d’aide à la création et la production et de la Semaine des droits des femmes et, nous proposons le projet 𝕬𝖗𝖙 𝕾𝖈𝖎𝖊𝖓𝖈𝖊 & 𝕸𝖆𝖌𝖎𝖊 de l’Université Bordeaux Montaigne et l'exposition 𝕸𝖆𝖌𝖎𝖊 𝖁𝖊𝖗𝖙𝖊 à l'Espace 29 en partenariat avec la Fondation Nationale de la Culture et des Arts de Taïwan, le Frac Nouvelle-Aquitaine MÉCA et l'Artothèque de Pessac.

⚠ -18 ans

FEMMES SONT TROP PÉRILLEUSES ET PAR NATURE, DANGEREUSES
Annette Messager

>𝕬𝖙𝖊𝖑𝖎𝖊𝖗𝖘 𝖉𝖊 𝖑𝖊𝖈𝖙𝖚𝖗𝖊, UBM
>Reconquête écoféministe ▲ 𝕾𝖔𝖗𝖈𝖎𝖊̀𝖗𝖊𝖘
> Document-Terre □ 𝕻𝖊𝖗𝖒𝖆𝖈𝖚𝖑𝖙𝖚𝖗 ▫ 24.09
> Salons ♡ 𝕬𝕽𝕿𝕮𝕬𝕽𝕰 ▫ 30.09-01.10
> Appel à participation ☼ 𝕽𝖎𝖙𝖚𝖊𝖑 𝖈𝖔𝖑𝖑𝖊𝖈𝖙𝖎𝖋 ▫ 01.09
> Projection Utopia ✞ 𝕳𝖆̈𝖝𝖆𝖓 ▫ 29.10
> Finissage ● 𝕮𝖍𝖆𝖓𝖙𝖘 𝖉𝖊 𝖋𝖊𝖒𝖒𝖊𝖘 ▫ 31.10
Jeudi 1er au samedi 31 octobre 2020
Vernissage, jeudi 1er octobre de 15h à 20h

Curateur : Pierre-Antoine Irasque

𝕬𝖗𝖙𝖎𝖘𝖙𝖊𝖘 :
Gabrielle Boulanger (ESAD Grenoble), Camille Ducellier (Le Fresnoy Tourcoing), Suzanne Husky (ESAD Orléans), Noémie Keren (EBABX Bordeaux), Annette Messager (ENSAD Paris), Justine Shivay (HEAR Mulhouse), Temaï (EESI Angoulême), Yi-Ting Wang (ESADMM Marseille)

Au climax des binarités séparant l’invisible du visible, le vivant du non-vivant, l’humain de la nature, le corps de l’esprit, l’homme de la femme, nous pouvons constater l’existence d’une appétence manifeste pour ce sujet pourtant déconsidéré et ostracisé. Au sein de cette mutation des sciences humaines et sociales et face à une crise écologique dont F. Guattari avait prédit les tenants et les aboutissants en proposant une écosophie du monde, les artistes imaginent une cosmogonie esthétique au sein de laquelle une fluidité est possible entre les dimensions matérielles et spirituelles de l’univers postmoderne.
Beaucoup d’œuvres mettent en scène notre culture, souvent décrite par des romanciers autant que par des anthropologues comme celle « du vide dans son désir de plein même » comme pour faire surgir de nouvelles formes de spiritualité qui relient non seulement les humains entre eux mais avec toute la planète ou le cosmos. Notre projet vise à dresser le corpus des principales figures du « spirituel dans l’art d’aujourd’hui », afin de les présenter comme autant de sismographes mettant en abyme le monde d’après-demain. Ce projet se ramifiera en trois branches en commençant par un focus la première année autour de la figure de la « sorcière » (2020), et les années suivantes autour de la figure du « chamane » (2021) et du « cyborg » (2022).

Ces différents archétypes dionysiaques incarnés par ces fictions contemporaines, agissent tels des héroïnes et super-héros mythiques pour transcender les époques, les dimensions, les genres et tenir des deux bouts cette compréhension des coutumes et croyances séculaires tout en investissant la vision réconciliée, le compromis rêvé, entre le matérialisme et cette recherche de sens qui mène les humains.

C’est ainsi qu’au sein d’un féminisme réhabilitant la « sorcière » comme cris de ralliement, la figure révoltée de ces femmes marginalisées, torturées et brulées, nous permet d’engager une pensée militante en invoquant cette « puissance-du-dedans » pour le dire avec Starhawk, afin de révéler son propre empuissancement (empowrement). Quant au chamane, il est l’intercesseur actualisé et essentiel d’une mélancolie spirituelle où la nature et les humains ne faisaient qu’Un, mettant en avant tambour battant, l’existence d’autres métaphysiques que le philosophe Pierre Montebello qualifiera de cosmomorphes. Enfin, le cyborg est une figure de la science-fiction à la frontière de l’organique et du technique, repris notamment par Donna Haraway dans son Manifeste Cyborg en 1985 afin de critiquer et dépasser les catégories de genre et de nature.

De la chasse aux sorcières qui dura près de 300 ans, martelée notamment par le « Malleus Maleficarum » (Le marteau des sorcières) publié au XVème siècle, au « Dreaming the Dark : Magic, Sex, and Politics » de Starhawk (1982), en passant par « La sorcière » de Jules Michelet (1862), et plus récemment avec le dernier ouvrage de Mona Chollet « Sorcières. La puissance invaincue des femmes » (2019), nous pouvons suivre les formes et les représentations successives de cette prétendue sorcière, entre diabolisation, romantisation et militantisme. Figure réappropriée, popularisée et politisée par la seconde vague féministe des années 70, les sorcières aujourd’hui fédèrent autour d’elles une alliance des forces et des causes culturelles, sociales, sexuelles, écologiques et spirituelles. Cette mouvance écoféministe propose ainsi de nouveaux rituels et manifestations tout en restaurant les cercles de sorcièr-e-s contre le patriarcat, le capitalisme et la mondialisation, permettant d’amorcer une vision altermondialiste à l’aurore de cette prise de conscience environnementale et relationnelle qui s’appuie depuis ces derniers mois, un care…
Hier des sorcières, aujourd’hui ce sont leurs sœurs qui meurent par milliers, témoins éternels des féminicides perpétués partout dans le monde.

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